Souvenirs d'adolescence : soirée lecture de nos journaux intimes

« Un après-midi, on traversait le parking derrière ta maison et tu me disais que les Playmobil ont bien changé depuis notre enfance, que désormais ils ont de vraies coupes de cheveux et des vêtements adaptés aux diverses circonstances de la vie. Je me suis rappelé cette anecdote dans l'autobus ce matin et comme chaque fois qu’un de nos moments vient éclater à la surface de ma conscience, j’ai eu envie d’en faire un poème et de le graver sur le mont Rushmore. Que le monde n’oublie pas - Washington, Jefferson, Roosevelt, Lincoln, toi et moi. »
Dimanche le 20 août et sous le filtre d'un attendrissement mêlé de condescendance, on sort les journaux intimes de notre adolescence pour une soirée de lecture. L'adolescence, ce temps du sensationnalisme joufflu et des braillements aux timbres plus inimitables que celui de Marianne Faithfull, où l'on apprenait encore à tenir un stylo entre nos petites mains mignonnes pour que notre intensité débridée cesse de faire chier notre entourage au bord de la neurasthénie et accélère la déforestation en remplissant tous les tiroirs que comptait notre chambre dans la demeure parentale de papier à conserver pieusement en vue de la Pléaide. Rien de moins.